Nous vous présentons nos excuses si vous en rêviez ou si vous avez eu une frayeur, malheureusement – ou non – ce n’est pas près d’arriver.

En effet, le Parc naturel régional de la Montagne de Reims a à cœur de préserver son territoire et de valoriser son patrimoine. Et l’alimentation fait partie de ce patrimoine au quotidien.

Dans cette optique, nous vous proposons, avec cet article, de vous pencher sur les enjeux d’une alimentation saine et locale.

La transition agricole quésaco ?

On appelle transition agricole, le changement de méthode de production agricole pour mettre en œuvre les principes de l’agroécologie et répondre ainsi aux crises que traverse ce secteur.

L’agroécologie, elle, désigne (une façon de concevoir) des systèmes de production visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.

 

Pourquoi une transition agricole et alimentaire ?

La question quotidienne et anodine “que vais-je manger ce soir ?” soulève en réalité de nombreux enjeux : climat, déchets, biodiversité, nutrition, ressources naturelles, revenus et conditions de vie des producteurs…. L’alimentation et l’agriculture représentent un élément indispensable de nos vies : un besoin naturel pour la population de la planète, une part significative de notre économie.

Le système agricole et alimentaire, qui fut mondialisé durant le 20ème siècle, est difficilement durable. En raison de ses impacts sur le climat, la santé et sur les ressources naturelles, il doit être repensé en privilégiant une approche plus territoriale. En effet, en France, près de 20% de nos émissions de CO2 sont liées à notre alimentation : c’est la troisième source d’émissions de gaz à effet de serre après le transport et l’énergie.

L’alimentation est aussi un élément indispensable de notre santé. La plupart des maladies chroniques qui affectent les populations mondiales sont liées à l’alimentation : obésité, diabète, hypertension dans les pays riches, malnutrition, sous nutrition, carences dans les pays en développement.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’agriculture et l’alimentation sont donc des maillons indispensables si l’on veut construire une société plus écologique, plus juste. Le nombre de défis qu’il faut relever en matière d’agriculture et d’alimentation est très important :

  • Trouver un régime alimentaire sain, durable et adapté aux contraintes des écosystèmes
  • Développer un modèle alimentaire diversifié, correspondant à la variété des milieux naturels mondiaux et des cultures
  • Assurer des revenus justes et équitables pour les agriculteurs, producteurs et tous les autres acteurs de la chaîne de production alimentaire
  • Réduire les émissions de CO2 et les pollutions liées à l’agriculture et à l’alimentation, en inventant de nouveaux modèles de production, plus écologiques
  • Réduire les surproductions et le gaspillage
  • Mieux orienter et répartir les productions alimentaires en fonction des besoins
  • Limiter l’usage des pesticides et des intrants chimiques potentiellement dangereux, tout en maintenant des rendements réalistes capables de soutenir la demande mondiale
  • Et bien d’autres : le prix, la qualité nutritionnelle, le goût, la production et la consommation locale…

Il y a donc une réelle nécessité de mettre en œuvre des changements.

Comment y parvenir et quel rôle joue la Charte ?

Ajuster chaque étape de notre système alimentaire et favoriser la rencontre de tous les acteurs impliqués n’est pas une mince affaire.

C’est pour cette raison que le Parc a pris l’initiative d’inscrire le territoire sur un Projet Alimentaire Territorial (PAT) dans le but d’initier la concertation entre les acteurs du système agricole et alimentaire et les consommateurs.

Les Projets Alimentaires Territoriaux sont de véritables outils pour se mobiliser, analyser notre système alimentaire et porter un projet partagé et ambitieux par l’ensemble des acteurs, du producteur au consommateur. La création de ce projet permettra à l’avenir de favoriser le développement des circuits courts, de diversifier l’offre de l’agroécologie et du bio.

Pour en savoir plus sur le Projet Alimentaire Territorial, rendez-vous ici.

D’autre part, certains Parcs naturels régionaux ont également créé « Valeurs Parc », une marque valorisant les actions pédagogiques, prestations touristiques, les hébergements et les produits agricoles et artisanaux engagés dans le respect de l’environnement. C’est une marque porteuse des valeurs des Parcs (d’où son nom) : attachement au territoire, forte dimension humaine et sociale, préservation et valorisation des patrimoines.
La révision de la Charte pourra notamment être l’opportunité pour le Parc de la Montagne de Reims d’inscrire

comme objectif le développement de la marque « Valeurs Parc » sur le territoire car elle s’applique à des produits alimentaires existants.

En plus de ces deux projets, la révision de la Charte est également l’occasion de se questionner sur notre système alimentaire actuel et d’adopter des alternatives qui émergent partout en France.

Actuellement, les surfaces certifiées Agriculture Biologique en Montagne de Reims
sont réparties de la manière suivante :

En France,

  • Des producteurs optent pour l’agroécologie, le respect de la biodiversité et le bien-être animal. Ils diversifient leur production et leurs sources de revenus, transforment davantage sur place et se rapprochent des consommateurs.
  • Des épiceries solidaires et coopératives citoyennes offrent aux plus précaires l’accès à des produits de qualité. Des cantines scolaires, hôpitaux, maisons de retraite et restaurants s’approvisionnent localement et créent des débouchés pour des producteurs qui améliorent leurs pratiques.
  • Des citoyens agissent en s’informant et modifiant leurs habitudes alimentaires, pour leur santé et pour la planète.
  • Des entreprises agroalimentaires quant à elles, s’approvisionnent en produits locaux et biologiques, donnent leurs invendus et forment des personnes précaires.
  • À l’échelle territoriale, des producteurs et distributeurs partagent leurs moyens de transport et de stockage.
  • Des chercheurs s’impliquent aux côtés d’acteurs de terrain pour co-construire des projets de recherche au plus près des enjeux sociétaux, avec des associations capables d’accompagner tous les autres acteurs.

Tous ensemble ils construisent des filières plus équitables, plus transparentes et plus économes en ressources naturelles.

Nous devons et pouvons en faire autant. Derrière notre alimentation, ce sont la justice sociale, la santé, la paix, l’environnement et l’épanouissement des générations futures qui sont en jeu.

Le projet de Charte est l’occasion rêvée pour y parvenir, chacun peut y contribuer à son échelle !

 

Et vous, vous mangez quoi ce soir ?